AccueilPolitiqueNON À L’IDENTITÉ DES RÉGIONS/ Khattry Ould Dje

NON À L’IDENTITÉ DES RÉGIONS/ Khattry Ould Dje

Sans retenue aucune et avec la verve qui lui est connue quand il aborde son sujet de prédilection: l’acharnement sur la personne de Mohamed Ould Cheikh Ghazouani, le général à la retraite Lebatt Ould Mayouf signe un pamphlet dans lequel il demande avec frénésie et ténacité au président de la République de « démissionner, pour éviter à notre cher pays de sombrer dans le gouffre vers lequel il se dirige inéluctablement ».

Un tel propos ne sied guère à un ancien officier, général de surcroît, fils d’un vaillant guerrier qui a gagné ses lettres de noblesse dans le service militaire.

Vous devriez, plutôt, mon général et cher cousin, faire montre d’exemplarité et s’exprimer avec une certaine retenue comme vous le dicte le devoir de réserve qui s’applique à une certaine catégorie de fonctionnaires, même en dehors de leur service.

Je vous connaissais plus lucide, plus consciencieux, plus réaliste, Général. Mais quelle mouche vous a-t-elle piqué?

Vous devriez plutôt appeler au rassemblement, à l’unité et à la cohésion, à souder les rangs de tous les mauritaniens du nord comme du sud, du centre, de l’est ou de l’ouest.

De part votre notoriété acquise dans vos fonctions et l’éducation que vous ont inculquée vos parents, vous devriez fédérer et non séparer et désunir.

Mais hélas il m’a été donné de constater que vous surfez, depuis quelques temps, sur des vagues incertaines et dangereuses, celles du régionalisme et du sectarisme qui ne mènent nulle part, sinon à l’inconnu et au chaos.

Ce que le surfer craint le plus, notamment s’il est encore au stade de l’amateurisme, c’est le fameux « trou noir de l’océan », un puissant tourbillon qui se forme sur une étendue d’eau : le gouffre de maelström.

Débarquons sur terre, Général, et expliquez nous de quel gouffre vous parlez?

De l’apaisement de la vie politique ou de la relance économique, avec des ressources limitées et dans une conjoncture sanitaire particulière?

De l’intérêt particulier accordé aux plus vulnérables d’entre nos citoyens? De leur assurance maladie? De la riposte à la pandémie de la Covid-19?

Du cash transfert ou des décisions courageuses visant contrecarrer la hausse des prix de certains produits importés?

Des réformes agro-pastorales en cours? Ou de l’idée de rassembler toutes les forces vives de la nation autour de la même table pour débattre des vrais problèmes auxquels le pays est confronté depuis son indépendance et leur chercher les solutions idoines?

Si de tels efforts devraient conduire vers un quelconque gouffre, ne devrions pas précipiter notre chute vers son fond?

L’appel d’un général à la retraite à la démission d’un président de la République, élu au suffrage universel relève plutôt d’un esprit simpliste.

N’oubliez pas que le président de la République est venu par la voie des urnes et que c’est par celle-ci qu’il doit sortir, et qu’on ne doit pas se lever de son sommeil pour lui demander de plier bagages et vaquer à d’autres occupations.

Cela ne doit absolument pas être le raisonnement d’un homme de votre trame, quand bien même vous êtes libre d’exprimer votre point de vue sur la situation politique, sociale, économique et culturelle de votre pays.
Mais faites le de manière honnête, objective et responsable. C’est cela qui correspond à votre statut de haut fonctionnaire, de cadre et dignitaire.

Le reste n’est que prêche dans le vide.

Contrairement à vos propos, le président de la République s’est investi, depuis sa prise de fonction, dans la recherche de solutions aux nombreux problèmes que connaît le pays pour assurer, in fine, l’épanouissement d’une population qui croupît sous le joug de la pauvreté et de la mal gouvernance.

Les efforts déployés dans ce sens au cours des deux premières années du quinquennat du président de la République ont suscité l’adhésion de la classe politique, opposition et majorité confondues, et ont été salués par la communauté des partenaires techniques et financiers.
Le lourd héritage de la dernière décennie et les impacts de la pandémie qui a frappé de plein fouet toute l’économie du monde, y compris celle des pays les plus développés ont certes plombé l’action du gouvernement, mais les acquis étaient considérables.

En imputant au président de la République et à son gouvernement les nombreux échecs consécutifs à une mauvaise gouvernance du pays pendant plus de dix ans, M. Lebatt Ould Mayouf, manque de réalisme et d’objectivité.

Vous occupiez le poste de chef d’état major particulier de l’ancien président de la République pendant un certain, c’est-à-dire que vous n’étiez pas loin du centre des décisions et de la gestion unilatérale du pays.

Vous devriez demander des comptes à Ghazouani ou de le rendre comptable de quoi que ce soit, ça devrait être par rapport à sa gestion de l’institution militaire, et dans quel état il l’avait laissée quand il a été nommé ministre de la Défense Nationale.

Lui imputer la gouvernance désastreuse du pays pendant plus de dix ans, c’est l’accuser à tort et le condamner pour un crime qu’il n’a pas commis.

Dès sa prise de fonction de président de la République, Mohamed Ould Cheikh Ghazouani s’est résolument engagé dans la voie qu’il s’est tracée, suivant une méthodologie qui ne plaît pas à certains et suivant un chronogramme qui lui est bien propre.

Depuis, il essuie sagement des critiques acerbes, malintentionnées et infondées de quelques groupuscules qui ne voient les choses qu’à travers le prisme, très obtus, du régionalisme et qui veulent perpétuer le statu quo ante.

Pauvre attitude.

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