Le président mauritanien Mohamed Ould Cheikh El-Ghazouani dit qu’après les attaques terroristes de 2005 et 2007 survenues dans le pays, il avait proposé une idée au premier ministre à l’époque, à savoir impliquer les divers ministères et même les citoyens dans la lutte contre le terrorisme, en mettant au point une stratégie globale multisectoriel, pour répondre à la menace terroriste (ministères des affaires islamiques et de l’enseignement originel, de l’intérieur, de la défense).
Dans une interview publiée par le journal français L’Opinion, il a ajouté que cette nouvelle stratégie a pris beaucoup de temps avant d’être fin prête. Mais cela a rapidement donné des résultats probants et tous les acteurs ont contribué à son succès. Par exemple, les Mahadras ont joué un rôle important dans « l’identification des personnes qui les fréquentent ».
Au niveau militaire, El-Ghazouani a souligné que l’Etat mauritanien aurait dû reconnaître que l’armée était davantage à même de faire face à une guerre traditionnelle qu’à un conflit d’équilibre inégal. Le recours à l’armée constituait alors un énorme défi logistique. C’est dans ce contexte, marqué par le manque de temps pour une réforme profonde de nos forces de défense et de sécurité, qu’il a été créé des « groupes d’intervention spéciale » et des unités de nature similaire aux groupes terroristes, indépendants légers, très bien équipés, surarmés et disposant d’énormes effectifs ».
Ghazouani a confirmé que la Mauritanie ne peut pas demander aux Français ni àqui que ce soit d’autre de protéger sa sécurité, « car cette mission incombe à l’armée mauritanienne, comme il combe à l’armée française de protéger son propre territoire ».