L’ancien président mauritanien, Mohamed Ould Abdel Aziz, a renouvelé son attachement à l’article 93 de la Constitution, et évoque de nouveau la question de l’incompétence du Tribunal pénal spécial de lutte contre la corruption, à l’égard de son procès.
Ould Abdel Aziz a souligné, lors de son interrogatoire, devant le Tribunal aujourd’hui, lundi, qu' »en tant qu’ancien président, je ne peux être jugé que par une haute juridiction, et uniquement pour haute trahison ».
En dépit de tout cela, Ould Abdel Aziz a continué à répondre aux questions du juge concernant certaines des accusations portées contre lui, comme la dilapidation des fonds de l’État, le blanchiment d’argent et l’enrichissement illégal.
En réponse à une question relative à l’ordre donné à un ancien directeur de la SNIM d’octroyer un montant de 15 milliards MRO à une société privée, Ould Abdel Aziz a déclaré que l’affaire est liée à la societe Najah.
C’est l’entreprise chargée de la construction du nouvel aéroport, et qui a rencontré des difficultés financières lors de la mise en œuvre des travaux.
Elle a, par conséquent, demandé à l’État de lui acheter des terrains, afin d’avoir suffisamment de liquidités pour poursuivre la mise en œuvre du projet, ce que l’État a refusé, soulignant ne pas avoir besoin de terrains.
L’ancien président a confirmé que l’État avait proposé à l’entreprise d’emprunter auprès des banques locales. Ce que son niveau d’endettement – déjà élevé- ne lui permettait.
« Ensuite, le Gouverneur de la Banque Centrale m’appela en disant que le projet du nouvel aéroport était menacé d’arrêt, et une solution devait être trouvée pour l’entreprise Najah, par le biais d’une garantie du Ministère des Finances ». « Jai opposé une fin de non-recevoir », explique Ould Abdel Aziz.
Il a ajouté que oar la suite, la société a demandé un prêt à la SNIM de 15 milliards MRO, en échange d’une garantie sur certaines de ses immobilisations.
Le conseil d’administration de la SNIM a accepté. C’est ainsi que les travaux purent reprendre.
En réponse à une question portant sur la situation financière de la SNIM à l’époque, si elle permettait de payer cette somme, Ould Abdel Aziz répondit que la société n’aurait pas payé la somme si elle ne l’avait pas à sa disposition.