Onze (11) personnes soupçonnées d’avoir participé à l’assassinat de six humanitaires français des ONG Acted et Impact, leur guide et leur chauffeur nigériens, le 09 août 2020 à Kouré, près de Niamey, ont été placées en détention ces derniers mois au Niger, a appris vendredi l’AFP de sources proches du dossier. Parmi ces onze suspects figurent au moins un des guetteurs et un donneur d’ordre intermédiaire.
Les autres appartiennent à deux cellules logistiques démantelées à Niamey, la capitale nigérienne, et dans un village proche de la réserve de Kouré, où le véhicule de l’ONG avait été pris en chasse par trois hommes armés à motos, selon l’une des sources citée par l’AFP. « Ces trois assaillants ont été identifiés mais n’ont pas été retrouvés », a-t-elle précisé. Les onze suspects ont été arrêtés entre août 2020 et février 2021 au Niger, puis présentés à un juge nigérien qui a ordonné leur placement en détention, a-t-elle ajouté.
Le chef du groupe Etat islamique (EI) au Sahel, Adnan Abou Walid al-Sahraoui, avait « personnellement ordonné » cette attaque, avait annoncé le 16 septembre la ministre des Armées, Florence Parly, révélant qu’il avait été tué mi-août par la force Barkhane dans la région des trois frontières (Mali, Niger et Burkina Faso).
Dans la matinée du 9 août 2020, les six humanitaires – deux hommes et quatre femmes âgés de 25 à 31 ans – ont été exécutés avec leur guide et leur chauffeur nigériens, 50 ans tous les deux, alors qu’ils visitaient la réserve de girafes de Kouré, à 60 km au sud-est de Niamey où ils étaient basés. L’attaque avait été revendiquée par l’EI un mois plus tard.
L’enquête menée conjointement par la France et le Niger a révélé que l’ONG n’était pas visée et qu’il s’agissait d’une « attaque d’opportunité », avait précisé une autre source proche du dossier. Les auteurs de l’attaque étaient sur place pour l’un d’entre eux depuis trois jours et pour les deux autres depuis deux jours, selon l’enquête des policiers nigériens.
L’un des guetteurs, positionné sur la route reliant Niamey à Kouré avait pour mission de signaler « le premier véhicule de blancs », a précisé une des sources proches du dossier. A Paris, une information judiciaire est ouverte depuis le 25 août 2020 pour « assassinats en relation avec une entreprise terroriste ». Les juges d’instruction antiterroristes se sont rendus en septembre au Niger.