Dans le paysage mauritanien animé par les campagnes législatives, régionales et municipales, les candidats se succèdent avec des programmes variés.
Parmi eux, Mohamed Saleck Najem, candidat à l’élection municipale au sein du parti « Espoir Mauritanie », se démarque par son engagement envers la jeunesse et son désir de redonner espoir à la population.
« Nous voulons redonner espoir à cette jeunesse qui va mal en Mauritanie. »
D’emblée, le nom de son parti, « Espoir Mauritanie », met en évidence le constat indéniable d’un manque de perspectives chez les jeunes, qui ont perdu confiance en la politique de leur pays. Mohamed Saleck Najem affirme : « Nous voulons redonner espoir à cette jeunesse qui va mal en Mauritanie. » Pour lui, le désengagement politique des jeunes est alarmant, tout comme le phénomène du mur mexicain relayé sur les réseaux sociaux, où de jeunes migrants cherchent à réaliser le rêve américain en traversant la frontière entre le Mexique et les États-Unis, souvent dans des conditions critiques.
Le parti « Espoir Mauritanie » se distingue des partis historiques auxquels Mohamed Saleck Najem ne s’identifie pas. Sa priorité absolue est la jeunesse, ce qui se reflète dans sa communication entièrement axée sur les réseaux sociaux. Il refuse d’utiliser la traditionnelle tente pour faire campagne et organise toutes ses activités au siège du parti, de 8h à 22h.
« Cela me peine de voir les gens arroser les arbres à 13h »
En tant que parti progressiste, « Espoir Mauritanie » met l’accent sur la protection de l’environnement. Mohamed Saleck Najem s’engage concrètement à planter des arbres pour réoxygéner la ville de Nouakchott, où les arbres sont souvent utilisés uniquement à des fins décoratives. « Cela me peine de voir les gens arroser les arbres à 13h », confie-t-il, démontrant ainsi sa connaissance de la nature.
le trafic routier en ligne de mire
La circulation routière constitue un problème majeur dans la gestion de la ville. Le candidat à la mairie propose de placer des personnes à des endroits stratégiques aux heures de pointe afin de favoriser la fluidité du trafic et de prévenir les infractions au code de la route. Il souhaite également instaurer un système de contravention plus strict pour dissuader les comportements incivils. En ce qui concerne le stationnement, Mohamed Saleck Najem promet de créer des parkings entretenus et gérés par des employés dédiés, afin de faciliter la circulation, d’améliorer la sécurité et de limiter les infractions liées au stationnement dans la ville.
Donner un meilleur accès internet à la jeunesse
Connecter les jeunes à travers une connexion internet libre et gratuite, est un des projets phare de celui qui brigue le poste de maire. Mohamed Saleck Ould Najem promet de donner un accès gratuit à internet à deux endroits stratégiques : les universités et le marché Capitale. Dans la même logique, il souhaite créer un centre de jeunes pour les jeunes, géré par des jeunes, qu’il compte financer en partie avec les moyens de la mairie, mais aussi en faisant appel aux organisations internationales. Il s’agirait de centres équipés d’ordinateurs et d’internet pour permettre aux jeunes de se connecter avec le monde et développer leurs compétences.
Plus de transparence
La transparence occupe une place centrale dans le programme de Mohamed Saleck Ould Najem. Il considère cela comme crucial. Selon lui, le peuple n’a aucun regard sur la gestion de la ville et son budget. Pour lutter contre la corruption et permettre aux habitants d’avoir un retour sur l’utilisation des fonds publics, il s’engage à publier quotidiennement toutes les recettes et dépenses de la mairie. De plus, il souhaite permettre aux acteurs locaux d’accéder directement à 10% du budget de la ville, en leur laissant le libre arbitre de décider comment utiliser cet argent à travers des commissions.
Donner un coup de neuf aux écoles de Nouakchott
La valorisation des écoles est également un aspect essentiel de sa vision. Mohamed Saleck Ould Najem propose d’installer des points santé, des espaces de jeu, des arbres et de favoriser la créativité au sein des établissements scolaires. L’objectif est de transformer l’école en un lieu agréable et propice au développement des enfants.
Régler la question des ordures ménagères
La question des ordures ménagères constitue un défi majeur. Le candidat soulève trois problèmes : le manque de poubelles dans la ville, la délégation de la gestion des déchets à des sociétés privées par les municipalités précédentes (alors que la loi stipule que cette responsabilité relève de la ville) et la sensibilisation du public à la gestion des déchets. Pour résoudre ces problèmes, Mohamed Saleck Ould Najem propose d’installer des conteneurs devant chaque restaurant, bar et école, ainsi que sur chaque poteau de la ville, afin d’éviter que les gens ne jettent leurs déchets par terre. Il souhaite également reprendre la responsabilité de la gestion des ordures ménagères et envisage même de rémunérer les citoyens en fonction de la quantité de déchets qu’ils auront collectée. Cette approche vise à sensibiliser la population à l’importance de la gestion des déchets, notamment grâce à des campagnes de sensibilisation ciblées, en particulier auprès des jeunes.
Un programme écologique ?
Le programme de Mohamed Saleck Ould Najem s’inscrit dans la tendance écologique actuelle, mettant l’accent sur la protection de l’environnement et la promotion d’une gestion responsable des ressources. Cependant, certains aspects de son programme restent assez flous sur le plan financier, ce qui soulève des questions quant à la mise en œuvre concrète de ces initiatives.
La main mise de l’Etat, un véritable noeud dans cette échéance électorale
La campagne politique en cours, qui rassemble les élections législatives, régionales et municipales, connaît un tournant assez particulier marqué par une mainmise de l’État. En effet, des ministres ont été débauchés pour s’occuper de la coordination de la campagne, et plusieurs ministres ont effectué des visites, dont le ministre des Affaires étrangères, Ismaïl Ould Cheikh Ahmed, qui était ce mardi au QG de campagne de Kiffa.
Cette situation n’est pas passée inaperçue aux yeux des autres partis de l’opposition, ni même du peuple, qui se montre particulièrement sensible à cette question. L’intervention des ministres dans la campagne électorale soulève des préoccupations quant à l’équité du processus électoral et à l’objectivité des institutions étatiques. Certains craignent que cette mainmise de l’État ne favorise un parti au détriment des autres, compromettant ainsi la légitimité du processus démocratique.
Yamina BENDAIDA