L’Union des Forces du Progrès a déclaré que les autorités mauritaniens « restent totalement silencieuses sur ce que ce parti de l’opposition appelle »le scandale du siècle ». Une affaire qui porte sur »le patrimoine de l’État, et même certaines propriétés privées ».
Dans un communiqué, le parti précise que « selon des informations relayées par les médias et les indicateurs, les pillages commis sont énormes », puisque « de nombreux hauts cadres du ministère de l’Habitat ont été limogés. En plus, des dizaines de courtiers (samsars) ont été arrêtés et interrogés pendant plusieurs jours. »
Le communiqué ajoute que « le ministère des Finances a porté plainte contre X, selon la déclaration du nouveau ministre à la presse la semaine passée.
Il a dit qu »’un comité tripartite a été formé regroupant le ministère de l’Habitat, le ministère des Finances et le ministère de la Défense (l’Armée nationale) ». Il a précisé que ce comité »travaille à la résolution du problème depuis plusieurs semaines. »
Le communiqué indique que »des centaines d’hectares ont été lotis et vendus dans les quartiers les plus chers de Nouakchott à des prix exorbitants que le ministère avait auparavant appliqués aux fiefs ruraux ».
»Une opération qui rapporte, déclare l’UFP, des dizaines de milliards à de riches bénéficiaires, en violation flagrante de la loi ». Or, celle-ci stipule que »toute modification de l’objet pour lequel la concession a été accordée en annule ipso facto la propriété ».
Le communiqué ajoute : »Les parrains du système du détournement massif du patrimoine de l’État n’hésitent pas à falsifier des documents officiels et des sceaux d’État ».
»Plus grave encore, l’aspect de Nouakchott a été déformé du fait de la manipulation du plan de la ville. Ce qui aggrave ce chaos, c’est que le nouveau plan préparé par le ministère de tutelle, avec l’assistance de l’armée nationale, n’est pas exempt de manipulations, ce qui a donné lieu à d’autres agissements ».
»Ceux qui, de par leurs fonctions, en ont pris connaissance, en ont manifestement informé certains propriétaires fonciers influents, qui ont à leur tour modifié ce plan pour placer leurs propriétés aux endroits préférés. Cela s’appelle délit d’initié ».
Le communiqué confirme »la complicité de trois parties : hommes d’affaires puissants, hauts fonctionnaires du département de l’Habitat et des Finances et des courtiers, qui n’ont pas peur de rendre des comptes et mettent en péril la crédibilité de l’État ».
L’Union des Forces du Progrès appelle le gouvernement mauritanien à »éclairer l’opinion publique et à révéler les secrets de cette affaire grave », mettant en garde contre »les tentatives de dissimulation de ce scandale, et le recours à deux poids deux mesures, à un moment où le dossier de décennie de la corruption est pendant devant la justice ».